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Ecological Citizens

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Ecological Citizens
Type de projet
Barrages à sédiments

Partenaires
Universita di Bologna + Italian Institute of Marine Sciences

Concepteur
SCAPE Landscape Architecture

Lieu
Lagune de Venise, Italie
Milieux
Estuaire / Delta / Marais / Lagune / Milieu saumâtre

Catégorie
Paysage & Ecologie

Type de projet
Recherche / Expérimentation, Approche par le paysage / Penser avec le vivant

Modalité d'adaptation
Recomposer autrement / Penser avec la profondeur du territoire / Retisser les liens / Prendre en compte les interdépendances

Page du projet

Contexte

L’agence Scape, basée à New-York et fondée par la paysagiste américaine Kate Orff, a été choisie pour représenter les Etats-Unis à la Biennale de Venise de 2018. A travers son exposition “Ecological Citizens”, Scape souhaite montrer que l’approche paysagère peut devenir un outil pour encourager et imaginer les réflexions et actions des citoyens face aux défis du changement climatique. En effet, c’est l’un des points essentiels de sa démarche de conception, la paysagiste a ainsi toujours cherché à intégrer la population locale, comme de véritables gardiens, des projets sur le long terme.

L’initiative de ce projet s’inscrit dans le contexte de la disparition des marais salants de la lagune vénitienne, puisqu’au fil des siècles, la morphologie de celle-ci a été très fortement modifiée, pour permettre le développement économique de la ville. Aujourd’hui, la perte de ces milieux dans la lagune est accentuée par l’élévation rapide du niveau de la mer et l’érosion causée par les énormes navires de croisière et les pétroliers qui y circulent. C’est dans ce contexte de disparition de ces paysages spécifiques, que SCAPE s’est associé avec des scientifiques de l’Université de Bologne et de l’Institut italien des sciences de la mer, pour concevoir ensemble un projet d’exposition qui puisse par la suite être intégré dans les plans de restauration des marais salants de la lagune vénitienne.

Concepts clefs

Scape propose à travers cette exposition, de montrer une pluralité d’approches mises en place sur plusieurs zones humides situées dans différentes parties du globe, dont la lagune vénitienne, le port de New York, le delta du Mississipi et en Indonésie.

L’un des projets présentés montre la mise en place de barrages à sédiments, fabriqués à base de fibres de coco, qui serviront à bloquer les sédiments pour recréer ainsi les écosystèmes de marais. Cette technique a surtout été utilisée à Venise.

Le deuxième projet exposé montre une technique similaire, qui consiste à retenir les sédiments à partir de barrages organiques composés de fagots de branchages fixés entre des pieux en bois. Ceux-ci permettront à la fois de créer des habitats propices aux crustacés et autres animaux marins, mais aussi de favoriser le retour d’une avifaune en voie de disparition. Cette technique a été mise en place à Venise mais aussi à New-York, en Indonésie et dans le Mississipi.

Le troisième projet montre la création et mise en place de blocs/modules 3D qui peuvent retenir, grâce à leurs formes spécifiques, l’eau à marée basse imitant l’une des fonctions de vasques rocheuses naturelles. Ces modules peuvent ainsi contribuer à recréer une biodiversité marine, tout en offrant une protection contre les forces hydrodynamiques. Ce module étant onéreux il a seulement été installé à New-York.

Pourquoi on en parle ?

Ces trois systèmes ont été testés et expérimentés in situ, sur différents sites à travers le monde : à Venise mais aussi dans la baie de New-York, dans le delta du Mississipi et sur l’île de Java en Indonésie. En effet, ces différents sites partagent des problématiques et enjeux similaires (disparition des zones humides, transformations des paysages de marais, perte d’habitats et de leurs biodiversités, forte urbanisation, etc), c’est en ce sens que les trois projets de Scape semblent pertinents, car ils permettent de tester in situ ces approches dans plusieurs pays et de partager les retours d’expériences pour faire évoluer les recherches et les solutions proposées.

De plus, les techniques proposées dans ces projets, sont inspirées des fonctions du vivant, en développant une approche biomimétique, c’est à dire une imitation des processus mis en œuvre par la nature. C’est le cas, notamment, avec la création des modules-blocs dont la forme a été créée pour imiter la fonction des vasques rocheuses des fond marins. Les deux autres techniques testées sont, quant à elles, intéressantes car elles utilisent des matériaux naturels peu couteux et facilement mis en place par les habitants eux-mêmes.

Mise en perspective

Ces différentes solutions ont été expérimentées puis mises en place dans divers sites de delta et marais, ils peuvent ainsi servir de projets pilotes pour pouvoir être expérimentés dans d’autres régions du monde aux enjeux similaires (destruction des habitats naturels, dégradation des milieux et écosystèmes, dérèglement des processus hydro-sédimentaire…).

Pour en savoir plus