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For the Love of Corals : An Ecology of Perhaps

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For the Love of Corals : An Ecology of Perhaps
Type de projet
Film sur la reproduction de récif corallien en laboratoire

Partenaires
Obsidian Coast Gallery, Fluxus Art Projets, Horniman Museum and Gardens, The Critical Zone, Martin Savransky, Sam Smith, Jez Riley French, Georgia Rodgers

Concepteur
Sonia Levy

Lieu
London, United Kingdom
Milieux
Dans l’eau / Mer / Milieu marin, Dans l’air / Immatériel

Catégorie
Arts & Philosophie

Type de projet
Recherche / Expérimentation, Création artistique

Modalité d'adaptation
Composer avec l’incertitude / Prendre en compte l’impermanence et l’indéterminé, Se relier à l’invisible / Créer des brèches / Ressentir / Rêver / Éprouver / Être sensible, Composer dans un monde multispécifique / Régénérer et préserver les pouvoirs du vivant

Page du projet

Contexte du projet

For the Love of Corals : An Ecology of Perhaps (Pour l’amour des coraux: une écologie du peut-être) est une nouvelle itération du projet cinématographique, For the Love of Corals de Sonia Levy. Sonia Levy, artiste, plasticienne et cinéaste, travaille à l’interstice entre l’art et la science. Souvent fascinée par les histoires d’êtres océaniques, son travail interroge l’impact humain sur les milieux aquatiques. Dans le cadre de la résidence Obsidian Coast, elle a passé l’année 2017 à filmer et à documenter le travail de Project Coral au laboratoire du Horniman Museum, à Londres.  Une avancée révolutionnaire des techniques scientifiques pour sauver les récifs coralliens. Notamment, les coraux du pilier de l’Atlantique en voie de disparition, qui se sont reproduits avec succès en laboratoire.

Dans le contexte de l’exposition numérique The Critical Zone, Sonia Levy invite le philosophe Martin Savransky à continuer le processus d’expérimentation artistique avec elle. S’y entremêlent le paysage corallien visuel et sonore de Sonia Levy avec le poème de Derek Walcott «The Sea is History» (1979), les histoires du musée Horniman, les réflexions du philosophe Martin Savransky, ainsi que les événements de blanchissement des coraux près de la Grande Barrière de Corail.

Ce projet est une polyphonie multi-sensorielle qui s’étend à travers les frontières géographiques et temporelles, examinant ce que signifie « prendre soin » des autres dans un monde multi-espèces.

Pourquoi on en parle?

Le projet dirigé par Sonia Levy transgresse délibérément et méthodiquement les frontières entre sciences et arts, sciences humaines et écologie, notre histoire et nos futurs collectifs. C’est un projet qui mêle les récits et les narrations, les histoires de coraux et les histoires d’humains. For the Love of Corals montre soigneusement le processus de recherche et d’expérimentation nécessaire pour provoquer la naissance de coraux en aquarium. Loin d’être d’une froideur clinique, c’est plutôt un travail d’amour qui est documenté.

Project Coral est mené dans le sous-sol du Horniman Institute, un musée d’histoire naturelle du sud de Londres. C’est un exemple surprenant de la possibilité que la vie apparaisse et s’installe sous et dans les reliques du monde, que nous, les humains, avons si profondément dévorées. Sonia Levy témoigne de cela, en assemblant des plans fixes d’animaux disparus, des séquences montrant le mouvement frénétique d’embryons de corail qui prennent forme, et des images sereines de corail ou d’un oursin traversant le fond d’un aquarium. Les Hommes font également partie de cette histoire, de ce récit de vie. Nous voyons leurs mains au travail et le processus laborieux pour prendre soin des coraux en dehors de leur habitat naturel, pour essayer coûte que coûte de les faire renaître ici, quand d’autres meurent là-bas.

Sonia Levy ne cache pas les aspects techniques, pouvant être vus comme moins esthétiques, du processus de création. On retrouve ainsi dans son film les boîtiers électriques, les fils reliant les aquariums, les attaches à glissière, les conteneurs en polystyrène, ou même le son du blanchiment des coraux qui a été enregistré et fait partie du paysage sonore de Jez Riley French et des compositions de Georgia Rodgers. Elle nous invite dans un monde sensible, presque de l’intime.

A travers son film, Sonia Levy nous fait ressentir la perte, la mort de la Grande Barrière de Corail, alors même que nous célébrons également à travers son film un espoir pour l’avenir des coraux.

For the Love of Corals : An Ecology of Perhaps nous ramène aux événements récents de blanchiment de la Grand barrière de corail, due à la température de l’eau aux Cairns, en Australie. Il ancre également l’expérience cinématographique dans un contexte historique plus large. Nous sommes amenés à interroger le rôle historique de l’Institut Horniman, et à questionner le rôle des musées d’histoire naturelle :

« C’est-à-dire que, comme d’autres musées d’histoire naturelle, le Horniman fait aujourd’hui paradoxalement sentir la figure / le terrain d’une époque de dévastation écologique : à la fois témoignage de l’invention des notions occidentales coloniales de la nature et de l’exceptionnalisme humain, et simultanément un rappel des histoires abondantes de formes divergentes de vie et de mort qui peuplaient autrefois la planète. »

« Le caractère paradoxal du musée naturel dans ce présent écologiquement dévasté pourrait-il même devenir un site improbable pour raconter des histoires pluralistes et multi-espèces vivant dans l’emprise de peut-être ? »

Mise en perspective

On pourrait considérer le projet For the Love of Corals : An Ecology of Perhaps comme l’une des premières itérations de ce projet et imaginer pouvoir ajouter ou supprimer des couches au fur et à mesure que les recherches menées par l’Institut Horniman évoluent et que la narration change. 

On pourrait s’inspirer des Project Coral et For the Love of Corals comme exemples, non seulement pour la Grande Barrière de Corail, mais aussi pour les marais, les forêts, les prairies? A une échelle planétaire, comment ressemer la vie là où on a semé la mort?

Ce projet pose cependant également la question de la manipulation génétique de l’homme sur les autres êtres vivants et du choix de privilégier telles espèces de coraux parmi d’autres, en fonction de leur résistance aux changements climatiques, sans pouvoir savoir clairement quelles pourraient être les conséquences de ces choix sur les écosystèmes.


Liens sources