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Perrine Dulac

Portrait
Perrine Dulac -

Perrine Dulac est chargée de mission naturaliste et coordonne l’antenne Marais breton de la LPO Vendée. Elle travaille en parallèle pour la LPO Pays de la Loire et pour le réseau Paysans de Nature qu’elle a contribué à créer. Paysans de nature milite pour la préservation de milieux naturels riches par des pratiques agricoles respectueuses du vivant. L’association souhaite mettre la nature et la biodiversité au coeur de ses préoccupations en proposant que l’installation paysanne devienne un outil de protection de la nature. Aux côtés de Frederic Signoret, elle a co-écrit un livre de portraits de paysans qui ont choisi l’installation paysanne dans le respect de la nature sauvage et dans l’idée de produire des produits bio et locaux.


Réconcilier l’agriculture et la vie sauvage

Entretien avec Perrine Dulac qui travaille à la LPO Vendée et LPO Pays de la Loire. Elle coordonne l’initiative « Paysans de Nature » qui participe à la diffusion et à la mise en place de systèmes agricoles qui respectent et défendent la biodiversité sauvage. Nous avons souhaité en savoir plus sur les engagements portés par l’association, les outils développés avec les paysans, l’implication collective des citoyens, des paysans et des naturalistes.

Entretien réalisé par Klima (Sophie et Marie) le 3 novembre 2021.


Naissance du projet Paysans de Nature

Klima : Bonjour Perrine, nous aimerions en savoir un peu plus sur ton parcours, comment en es-tu arrivée à travailler à la LPO ?

PD : J’ai une formation universitaire en environnement et je me suis spécialisée sur les questions de chimie et de pollution de l’eau. J’ai fait un master de recherche sur la pollution de l’eau en milieu urbain au sein duquel j’ai rencontré des naturalistes, ce qui m’a fait évoluer du métier de la recherche en milieu urbain vers le métier de naturaliste en milieu rural. Aujourd’hui ça fait 22 ans que je travaille à la LPO Vendée. J’ai d’abord été chargée de mission naturaliste avec beaucoup de suivi autour des oiseaux, de la botanique et des reptiles.

Puis au début des années 2010, j’ai commencé à travailler sur les questions agricoles à travers un programme de maîtrise foncière : on a relancé le Marais breton qui correspond aux 30 000 hectares de marais qui sont situés en face de Noirmoutier. On s’est dit que plutôt que de louer nos terrains – dont la valeur patrimoniale en biodiversité est fortement liée aux techniques de pâturage et d’inondation printanière – à des agriculteurs conventionnels – on souhaitait mettre ces terrains à disposition de gens qui seraient protecteurs de cette richesse du vivant. On a ainsi mis à disposition nos terrains pour des agriculteurs en phase d’installation qui portaient ces valeurs de la protection de la nature.

Klima : Quels types d’actions ces agriculteurs mettent en place pour la protection de ces milieux fragilisés ?

PD : La première action à laquelle ils peuvent participer, c’est la gestion du marais qui consiste à laisser les prés inondés en hiver, jusqu’au printemps, ce qui est très favorable à la prairie de marais, aux amphibiens, aux invertébrés aquatiques et aussi aux oiseaux nicheurs qui sont une grosse particularité des marais atlantiques. La deuxième action, c’est le pâturage extensif qui permet aux vaches de se nourrir dans des prés qui ne sont pas amendés, qui ne sont pas engraissés. La réflexion autour de ces pratiques est de valoriser ce que la prairie produit naturellement, sans intrants, et d’adapter les systèmes d’élevage à ce que nous fournit la nature plutôt que d’essayer de faire l’inverse. Souvent en agriculture, même chez les bio, on essaye d’adapter la nature à ce dont on a besoin, plutôt que de s’adapter à ce que la nature nous fournit. Ce sont les deux grandes réflexions qui nous ont amenés vers Paysans de Nature. 

On est en train de mener une réflexion avec les éleveurs de vaches maraîchines, pour pousser les curseurs le plus loin possible vers des pâturages de végétation sur pied pour réduire au maximum la mécanisation parce que faire du foin même si c’est de l’herbe sans intrants ça demande quand même d’utiliser du pétrole, qui est un intrant. Notre réflexion ne porte pas seulement sur la gestion de l’espace, mais aussi sur ce qu’on appelle les itinéraires techniques en agriculture qui sont les choix agricoles que font les paysans comme les questions de consommation d’énergie et de mécanisation. Il y a aussi la question du recyclage pour l’élimination des déchets, et c’est aussi des actions qui sont traumatisantes pour les prairies, la faune et la flore.

Klima : Tu es à la LPO à temps plein ou tu es aussi éleveuse ou agricultrice ? 

PD : Je suis salariée en temps partiel de la LPO sur plusieurs postes : à la LPO Vendée et à la LPO Pays de la Loire. J’ai aussi un autre temps partiel sur l’association Paysans de Nature donc finalement, j’ai trois employeurs.

Paysans de Nature, un projet collectif de protection de la nature

Klima : Peux-tu nous en dire un peu plus sur Paysans de Nature ? 

PD : L’acculturation commune et la montée en compétence collective font partie des piliers de Paysans de Nature. Tout comme Klima, le croisement des disciplines et le décloisonnement font partie des choses auxquelles on tient beaucoup. L’expérience Paysans de Nature est partie du Marais breton et d’une expérience de Frédéric Signoret qui est le fondateur du réseau. Il est salarié LPO et a travaillé pendant longtemps sur les questions d’agriculture et de biodiversité en faisant du conseil pour les agriculteurs dans le cadre de mesures agro-environnementales (MAE). Il a été expert en biodiversité dans le cadre de la contractualisation MAE pendant plus de cinq ans. Puis, à la place de conseiller les gens, il a décidé de s’installer lui-même en tant que paysan pour montrer que c’était possible de bien vivre tout en protégeant la nature. Grâce à l’opportunité du foncier dont je vous ai parlé tout à l’heure, on a commencé à travailler de façon assez étroite entre paysans et LPO pour veiller sur le foncier et installer des gens qui portent ces valeurs.

Klima : Ça vient d’où cette maîtrise foncière de la LPO ? 

PD : Dans les années 1990, il y avait eu une campagne qui s’appelait « Sauvons les marais de l’Ouest » et la LPO avait eu des sous de l’Europe pour racheter du foncier à vocation écologique.

Klima : Un peu comme le Conservatoire du Littoral ?

PD : Exactement, à l’époque, ils avaient acheté une centaine d’hectares dans le Marais poitevin. Nous avons relancé ça à la fin des années 2000 car la maîtrise foncière est une mesure pérenne de protection de la nature. On peut choisir celui qui s’en occupe et mettre des clauses dans les baux pour que la nature soit protégée. On a pu mettre le programme en place grâce à de l’argent donné principalement par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. Le deuxième programme a permis de financer à 80 % l’acquisition de la zone humide et on a maintenant 250 hectares dans le Marais breton alors qu’on en avait 80 dans les années 1990. 

Klima : Quels sont les constats qui vous ont donné envie de lancer cette initiative ? 

PD : On est parti du constat que la biodiversité est de moins en moins préservée surtout en zone agricole : on se base sur des indicateurs comme les oiseaux et les insectes. De plus, 50 % des agriculteurs qui vont partir à la retraite ne seront pas remplacés, on va donc avoir beaucoup de foncier disponible dans les années à venir, avec une forte attente de la société en produits bio, locaux et de saison. À nos yeux, la conjoncture était favorable à l’installation d’un nouveau type de paysans, qui ne soit pas juste un repreneur du modèle agricole conventionnel.

D’un autre côté, on a aussi beaucoup de jeunes qui sortent de formation biodiversité – environnement – agro-écologie, et qui ont envie de mettre les mains dans la terre. Paysans de Nature, ça vient de là, c’est se demander comme faire collectivement pour favoriser l’installation de gens qui portent les valeurs de protection de la nature. Des personnes qui voulaient être techniciens dans un parc ou conservateurs de réserve deviennent finalement des paysans avec la protection de réserves naturelles à eux. Et finalement ça va plus vite que créer une réserve naturelle et on protège énormément d’hectares à moindre coût, en créant de l’activité économique dans des territoires qui sont parfois sinistrés par l’exode rural. L’objectif, in fine, c’est d’installer des gens dans les territoires qui créent une nouvelle sorte d’espace protégé-agricole.

Klima : Est-ce qu’ils s’y retrouvent économiquement ces paysans ? 

PD : On n’a pas plus de taux d’échec économique dans ce système-là que dans les autres. L’agriculture, c’est un parcours difficile, quel que soit le système dans lequel tu te trouves. Ces agriculteurs-là réfléchissent sur la réduction des intrants et sur la réduction de leurs charges. Ils ont, en effet, peu de revenu, mais ils ont peu de charges, car ils font tous de la vente directe. Les piliers de Paysans de Nature, c’est l’installation paysanne, la préservation de la biodiversité et l’action à l’échelle d’un petit territoire. Ce qui va nous manquer dans les années à venir ce n’est pas du foncier, mais des porteurs de projet. On accueille énormément de stagiaires issus des formations en environnement dans les fermes, dans le cadre de leur cursus environnement. Ça permet de leur raconter l’histoire de l’agriculture et de leur dire que, finalement, un des métiers de la protection de la nature, c’est aussi la paysannerie.

Klima : Combien sont-ils à peu près dans le réseau Paysans de Nature ? 

PD : En Pays de la Loire, ils sont 70 et en France, comme le réseau est en construction, je ne peux pas vraiment dire combien il y en a. Beaucoup, mais on ne les connaît pas tous. Pour l’instant, ils ne sont pas tous adhérents à l’association qui est toute jeune, elle a six mois.

Klima : On n’a pas besoin de chiffres précis, mais c’était pour se rendre compte à peu près. Tu disais que l’association à seulement six mois, ça nous étonne. 

PD :  Ça a été porté par la LPO en Pays de la Loire pendant très longtemps. Puis on a déposé une marque en 2017 pour ne pas se la faire voler par l’agriculture intensive qui aime bien faire du greenwashing. On est sur cette dynamique depuis 2014, mais on a créé l’association en mars 2021, parce que c’était compliqué de porter le projet en France avec l’étiquette LPO Pays de la Loire. L’association est récente, car on a mis du temps à sortir des frontières des Pays de la Loire. En 2018, avec Fred, on a écrit un livre qui est composé de portraits de gens qui ont fait cette démarche.

Faire de l’installation agricole un outil de défense de la biodiversité sauvage

Klima : Est-ce que tu peux revenir sur les outils que vous utilisez pour mettre en place les projets ? 

PD : Alors tout d’abord, il y a le recrutement de porteurs de projet, donc repérer des gens qui ont envie de s’installer pour créer des nouveaux espaces naturels. On participe à des « cafés installations » qui se sont mis en place pour donner des informations techniques relatives à l’installation. Ça passe aussi par l’accueil de groupes d’étudiants dans les fermes ou alors des interventions dans les lycées. On met aussi en place un outil de dialogue territorial entre les citoyens déjà installés, un « dialogue permanent pour la nature » qui est inspiré de la mention « nature et progrès ». C’est un outil qui répond à notre souci de faire monter en compétences les consommateurs et les paysans sur les questions d’agriculture et de biodiversité. Ça se passe en deux étapes : une visite dans une ferme et ensuite, une commission de restitution collective qui se passe tous les ans. Dans les autres outils, il y a la veille foncière, on travaille avec tous les gens qui ont accès aux informations foncières et on fait du soutien administratif et cartographique. Et puis le dernier outil, c’est du dialogue territorial : comment on tisse des liens avec tous les intervenants, les adhérents, les collectivités, comment on investit les conseils d’administration, etc. Toutes ces actions existent pour faire du lien entre les trois piliers qui sont les naturalistes, les habitants du territoire et les paysans, pour apprendre à se parler, monter en compétences sur les questions agricoles et les questions de diversité.

Klima : Les installations fonctionnent ? On observe parfois des installations qui, au bout de deux ans, périclitent parce que les gens ne sont pas assez accompagnés ou n’ont pas eu les conditions qu’ils auraient espérées.

PD : C’est un peu la même chose que sur les modèles économiques, souvent, quand les gens arrêtent, c’est surtout pour des décisions économiques, mais ça peut être aussi pour des questions de mal-être. Comme le pilier de Paysans de Nature et de faire du décloisonnement, du dialogue et du lien avec d’autres gens, lorsqu’il y a un échec il y a toujours un soutien technique et moral ce qui fait qu’il peut y avoir des repêchages. Le réseau fournit une aide sur laquelle on peut compter. Il y a une garantie pour les gens qui s’installent qu’un groupe sera là pour leur apporter du soutien, en matériel et conseil technique.

Faire réseau, partager

Klima : Vous êtes en lien avec d’autres réseaux d’agriculteurs ? Comme Ateliers Paysans ou Terre de Liens. 

PD : Terre de liens en Pays de la Loire, c’est un partenaire historique parce qu’on a acheté une ferme avec eux en 2014. Toutes les structures agricoles qui portent des installations paysannes sont nos partenaires techniques. On travaille beaucoup avec l’ADEAR (association qui regroupe des paysannes et des paysans, pour majorité membres de la Confédération Paysanne), notamment sur les questions de foncier, de cédants, de porteurs de projets, on essaie de partager les informations pour être plus efficaces. On a été repéré par la FNADE (Fédération Nationale des Activités de la Dépollution et de l’Environnement) qui travaille sur un nouveau label bio et on travaille avec eux sur les critères biodiversité. On a plein de liens avec des réseaux agricoles, car toutes nos fermes sont impliquées dans plusieurs réseaux à la fois, on a tissé un réseau extrêmement varié et très transversal. 

Redonner de la place à la nature sauvage dans les fermes

Klima : Comment la LPO envisage le réchauffement climatique sur le littoral. Avec Klima, on voudrait mettre en parallèle les conséquences sur la vie animale et végétale pour ne pas rester que sur une approche anthropocentrée. Est-ce que les changements sont déjà perceptibles sur la faune et la flore ?

PD : Un des grands enjeux de Paysans de Nature est de s’interroger sur la place qu’il faut laisser à la nature sauvage dans une ferme. La nature était là avant nous, je pense que c’est plutôt elle qui a des choses à nous apprendre que l’inverse. Un des grands positionnements philosophiques de Paysans de Nature, c’est de se poser ces questions-là.

Les perturbations en zone littorale, et surtout les questions d’inondation par la mer existent depuis toujours. Le littoral a toujours été soumis à des variations de niveaux d’eau et les espèces animales et végétales se sont adaptées aux changements brutaux. Il existe beaucoup d’espèces qui nichent au sol dans des prés inondés, par exemple la barge à queue noire, qui est une espèce mondialement menacée, qui niche dans les prairies inondées.

J’ai eu la chance d’observer au Nord du lac Baïkal l’endroit où elles nichent qui sont des zones très propices aux inondations liées aux variations d’eau du lac. Une des adaptations de ces oiseaux-là, c’est de faire plusieurs pontes dans l’année, c’est-à-dire que quand ils loupent leur première ponte pour des questions de perturbation de milieux, ils en font une deuxième, on appelle ça une ponte de remplacement. Ils ont donc des stratégies d’adaptation aux inondations et je pense que les barges s’adapteront mieux que les humains à la montée des eaux. 

Donc même si on dépolderise, il faudra réfléchir à la place qu’on laisse à la nature. Les vaches par exemple, n’aiment pas pâturer les pieds dans l’eau, donc lorsque les paysans laissent une place à la nature sauvage dans leur ferme agricole, ils estiment que chaque centimètre carré n’a pas forcément besoin d’être productif pour l’alimentation humaine et qu’il y a aussi une productivité biodiversité qui est auxiliaire, ni nuisible, ni dysfonctionnelle. 

Klima : Comment ont été sélectionnées les races bovines ? Parfois, on a l’impression que certaines races, comme les vaches maraîchines, font un peu carte postale, mais derrière ce n’est pas sur ces races là que les filières et les systèmes laitier et de viande fonctionnent aujourd’hui. Il y a une très grande standardisation des espèces, qui ne sont plus adaptées à la diversité des milieux…

PD : Les races étaient adaptées au territoire dans lequel elles se trouvaient donc c’est un super allié de Paysans de Nature : c’est souvent des bêtes qui sont capables de valoriser des végétations spontanées en dehors de l’herbe cultivée. Cela aide aussi à aller vers moins de mécanisation et plus de pâturage. C’est souvent des beaux animaux donc ça permet d’engager facilement des conversations sur ce que sont la biodiversité domestique et la biodiversité sauvage, qui sont très proches en termes d’évolution. On questionne aussi ce que la nature est capable de nous fournir sans essayer de la transformer pour nous servir. Il y a beaucoup de gens du réseau qui sont en race locale pour des questions de réflexion collective, d’adaptation à leur territoire, de pâturages, de végétation spontanée. 

Sur les questions de filière, tu as raison. Les filières ont standardisé la viande et de ce fait, les bêtes locales sont moins bien valorisées dans les grandes filières parce qu’elles ont des mauvaises notes. Pour Paysans de Nature, les bêtes avaient été sélectionnées pour être adaptées au territoire plus que pour être adapté à une production. La spécialisation lait ou viande est assez récente, avant, les producteurs faisaient les deux avec les mêmes bêtes. La maraîchine, c’est une bête qui est une très bonne laitière et qui est aussi une bête à viande, mais l’industrie a spécialisé les élevages avec les holstein qui font beaucoup de lait et puis avec les charolaises qui font beaucoup de viande. C’est des bêtes qui ne sont pas adaptées au territoire, car on les nourrit avec une nourriture hors-sol même si c’est cultivé localement. Les éleveurs de maraîchines ne peuvent pas élever leurs bêtes en filières, car elles sont mal conformées et du coup mal notées. Ils sont rémunérés en fonction de la conformation de leurs bêtes. 

Quand je me suis installée dans le Marais breton, il y a 20 ans, il y avait un élevage de maraîchines et quinze mères, et là maintenant, elles sont à 400 mères pour vingt élevages. Ils ont sauvé la race, notamment grâce à l’installation Paysans de Nature. Ils font tous de la vente directe et s’organisent collectivement pour vendre aux particuliers. On a monté une filière avec deux Biocoop et la LPO de Vendée pour valoriser cette viande en vente-semi directe. 

Klima : Et ça veut dire quoi “faire une filière” ?

PD : Ça veut dire que les éleveurs ne font plus eux-mêmes le démarchage pour vendre leur viande, mais que ça passe par l’organisation collective. Là, en l’occurrence, c’est la LPO Vendée qui s’occupe du calendrier et qui met en place les dates disponibles et les besoins des Biocoop. Aujourd’hui, on commence à ouvrir la filière aux restaurants, aux cantines. Cette démarche pourra s’appliquer à toute bête qui n’est pas conforme. On veut que les éleveurs restent maîtres de leurs décisions et de leurs circuits collectifs de commercialisation.

Klima : Une dernière question, est-ce que tous les Paysans de Nature sont sur du foncier LPO ? 

PD : Non, on a 250 hectares en Marais breton qui sont propriété LPO. Parmi les 250 hectares, il y en a encore qui sont en conventionnel, car il y avait des gens qui étaient déjà là. Par contre le réseau élargi, ce sont environ 1500 hectares de foncier qui appartient au Département en espaces naturels sensibles. Il y a une partie qui appartient à la LPO et il y a énormément de propriétés privées. Le marais breton est extrêmement morcelé lié au passé salinicol. Il y a donc beaucoup de propriétés en indivision sur de plus petites surfaces. Par exemple, Fred, il a 170 hectares et 35 propriétaires et parmi ces propriétaires, il y a la LPO, il y a le Conseil Départemental, mais il y a aussi énormément de propriétaires privés.

Klima : On souhaite créer un rassemblement de porteurs de projet qu’on a pu rencontrer lors de notre enquête, on a rencontré des gens qui sont issus de domaines très variés et on avait envie de monter une marche collective pour échanger, partager dehors dans les paysages… Affaire à suivre et nous serions ravies de t’y inviter.

PD : Oui avec grand plaisir !